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Prévention et traitements médicaux de l'éjaculation précoce

Maintenant, l’éjaculation précoce est si répandue, que j’ai senti qu’il était important d’essayer de contribuer à sensibiliser les hommes sur l’éjaculation prématurée, ainsi que de vous offrir quelques conseils pour contrôler l’éjaculation prématurée façon sûre et naturelle.

Peut-on prévenir l'éjaculation précoce ?

Bien souvent, lorsque l'éjaculation précoce est passagère ou peu importante, le traitement repose en premier lieu sur des conseils psychosexuels. Ainsi, plusieurs mesures ou techniques peuvent aider à retarder le moment de l’éjaculation, notamment :

  • amener la partenaire à stimuler le pénis jusqu’à ce que l’éjaculation soit imminente, puis marquer une pause pour faire retomber l’excitation avant de poursuivre
  • exercer une pression manuelle à la base du gland pendant le rapport (« squeeze »), lorsque les signes de l’éjaculation se font sentir. Il est conseillé de presser le gland entre pouce et index (le pouce placé sur le frein) pendant 2 ou 3 secondes de sorte à arrêter le réflexe d’éjaculation. 

Ces « exercices » doivent être répétés plusieurs fois afin de parvenir à tenir une vingtaine de minutes sans éjaculer. Petit à petit, ils permettront de mieux contrôler l’éjaculation.

Traitements médicaux de l'éjaculation précoce

Les recommandations récentes de la Société internationale de médecine sexuelle prônent une prise en charge combinée associant, si besoin :

  • un traitement pharmacologique
  • une intervention psychosexuelle.

Traitement pharmacologique de l'éjaculation précoce

L’arrivée sur le marché européen en 2013 du premier médicament destiné à traiter spécifiquement l’éjaculation précoce, la dapoxétine, a changé la prise en charge de ce trouble.

La dapoxétine fait partie de la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRSS). Elle est commercialisée sous le nom de Priligy® pour le traitement de l’éjaculation précoce chez les hommes de 18 à 64 ans, depuis la fin du mois de mars 2013 en France comme dans 25 pays.

En Amérique du Nord, la dapoxétine n’a pas encore été approuvée.

La dapoxétine n’est pas considérée comme un antidépresseur car elle est très vite éliminée par l’organisme : il n’y a plus aucune trace du médicament dans le sang une vingtaine d’heures après la prise.
Ainsi, elle agit rapidement (une ou deux heures après la prise). Elle permet, selon les études cliniques, de multiplier par 3 environ le délai entre la pénétration et l’éjaculation, au bout d’une période de traitement de douze semaines. Notons toutefois que la prise d’un comprimé placebo a permis également, selon ces essais, d’augmenter ce délai d’un facteur 1,5 à 2.

En France, la dapoxétine existe en deux dosages (30 et 60 mg), sous forme de comprimé à prendre à la demande, 1 à 3 heures avant l’activité sexuelle.

Le traitement est délivré sur prescription médicale et n'est pas pris en charge par l'Assurance maladie. Les effets indésirables les plus fréquents sont des nausées, des maux de tête, une diarrhée et des étourdissements.

Remarque : On savait depuis longtemps que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, qui sont une classe d’antidépresseurs très utilisée, ont pour effet de retarder l’éjaculation. Jusqu’à la mise sur le marché de la dapoxétine (et probablement encore aujourd’hui, surtout là où la dapoxétine n’est pas disponible), les divers médicaments de cette classe sont souvent prescrits aux hommes souffrant d’éjaculation précoce, mais hors AMM (autorisation de mise sur le marché), c’est-à-dire dans un contexte différent de celui recommandé par le fabricant et les autorités de santé.

Les IRSS autres que la dapoxétine (la paroxetine, la clomipramine, la sertraline et la fluoxetine notamment) sont tous relativement efficaces contre l’éjaculation précoce.
Enfin, d’autres molécules, comme les inhibiteurs de la phosphodiestérase 5 (IPDE5), utilisés dans le traitement de la dysfonction érectile, peuvent avoir une certaine efficacité dans le traitement de l’éjaculation précoce.

Traitement local de l'éjaculation précoce

Très utilisée, en dehors des autorisations officielles de prescription, l’application d’un anesthésique local sur le gland permet de retarder l’éjaculation en « insensibilisant » le pénis.

Les produits utilisés sont généralement à base de lidocaïne, en gel ou spray. Pour éviter d’insensibiliser la partenaire, l’anesthésiant peut être appliqué une vingtaine de minutes puis éliminé par lavage à l’eau avant le rapport. En 2010, un spray associant lidocaïne et prilocaïne, à appliquer 5 minutes avant le rapport sexuel, a montré une bonne efficacité pour retarder l’éjaculation. Il pourrait être commercialisé sous peu.

Prise en charge psychosexuelle

Un suivi en sexothérapie ou psychothérapie est également conseillé, surtout lorsque les conséquences psychologiques de l’éjaculation précoce sont importantes, qu’il existe une forte anxiété de performance ou un problème de couple.

L’Association française d’urologie conseille une thérapie comportementale qui consiste à pratiquer une activité sexuelle volontairement interrompue, « avant la survenue de l’anxiété de résultat ». Après plusieurs semaines, il devient plus facile de ressentir l’arrivée à un point de non retour avant l’éjaculation, ce qui permet un meilleur contrôle.

L’efficacité de ces mesures est toutefois imprévisible.

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